Ces dernières années, la sinistralité dans le secteur automobile connait une augmentation impressionnante qui selon les analystes est engendrée par une forte augmentation de la fraude à l’assurance automobile. Comme les primes d’assurance sont élevées, certains automobilistes cherchent des moyens souvent illégaux pour faire des économies, voire même pour gagner de l’argent, au dépend des assureurs. La fraude est un fléau pour l’assurance. La fraude à l’assurance auto peut se présenter sous diverses formes : souscription à des garanties complémentaires après le sinistre, fausses déclarations, déclaration du même sinistre chez différents assureurs… Rappelons que la solution légale d’économiser sa prime d’assurance auto est de comparer les différents contrats en fonction de ses besoins en termes de garanties. La garantie au tiers ou responsabilité civile est la formule d’assurance la moins chère et également la moins protectrice, mais l’automobiliste peut toujours ajouter d’autres garanties complémentaires à son contrat.
Forte augmentation de la sinistralité
Dans le secteur de l’assurance automobile, la croissance de la sinistralité auto connait une hausse de 17 % en moyenne sur la période 2006-2016. Cette hausse s’explique d’une part par les fraudes à l’assurance impliquant les acteurs : assurés, intermédiaires, experts, gestionnaires, garagistes, etc. Le plus inquiétant est donc que tous les niveaux sont concernés par le phénomène, dont les pertes sont conséquentes pour les assureurs d’autant que la fraude n’est pas maîtrisée. Selon le cabinet Roland Berger, qui a été commandité par la fédération des assurances pour réaliser une étude sur ce phénomène, la solution pour lutter contre la fraude à l’amont serait de mettre en place une base de données commune des sinistres avec des algorithmes de détection de fraude.
Sur la période de 2006 à 2016, le cabinet Roland Berger recense une augmentation des multirécidivistes. Ces derniers caractérisent un assuré ayant eu au cours d’une année plus de trois sinistres chez le même assureur ou plus de cinq auprès de plusieurs assureurs. Ces multirécidivistes sont impliqués dans 21 % des sinistres « responsabilité civile » et 9 % des sinistres « tierce et dommages collision » et « bris de glace ». L’étude montre aussi une augmentation du nombre de la multi-assurance : 4 % des assurés en RC, 9 % en garantie tierce et dommages collision et 7 % en garantie bris de glace.
Quelles solutions pour limiter les fraudes ?
Selon les analystes, l’accélération du processus d’indemnisation des sinistres a diminué la vigilance des assureurs sur leur véracité. Pour limiter les sinistres frauduleux, le secteur préconise l’accélération du processus d’indemnisation uniquement pour les deux premiers sinistres au cours d’une année. A partir du troisième sinistre déclaré, l’indemnisation de l’assuré devra suivre le processus classique avec expertise et prise de photos, avant et après la réparation. Compte tenu de la hausse de la sinistralité auto liée notamment à la fraude, une hausse de la prime de l’assurance auto au Maroc n’est pas à exclure selon la fédération des assurances. Un réajustement tarifaire est en effet un moyen pour compenser les pertes engendrées par la déclaration de sinistre frauduleuse.